11 octobre 2016

Parcours de vie d'une arrière Grand Mère












            Maria

                                   Maman

                                                            Mamie

                                                                                     Grand Mamie



Maria Bindler/Waechter s'est éteinte le 11 Octobre 2016 à 20h40. Elle a rejoint son mari mort le 3 Décembre 1981.
Comme elle, ce blog cessera de vivre, d'évoluer,  mais il continuera - j'espère - à exister pour ses proches et ceux qui souhaiteront mieux la connaître. 
Sa disparition aura été digne, douce et courageuse, à l'image de sa vie. Remerciements spéciaux à ceux qui auront été à ses côtés jusqu'aux derniers instants, notamment, France, José et Renée et un grand nombre de petits et arrière petits enfants qu'il serait trop long de nommer tous.
Comme l'a indiqué le prêtre lors de la cérémonie, "on s'était habitué à ce qu'elle soit à nos côtés, il est difficile d'accepter qu'elle ne soit plus là".







29 août 2015

1. Enfance                                                                                                                                                                                                      
Famille BINDLER :


Joseph BINDLER, né le 25 décembre 1878 à Sickert, fils d’Edouard Bindler et de Madeleine           Ehret  a épousé le 6 avril 1912 Elisa EHRET née le 27 septembre 1885 à Niederbruck, fille de Joseph Ehret et Magdalena Wieder. Joseph exerçait la profession de  agriculteur-bûcheron et Elisa celle d’ouvrière textile avant leur mariage. Le mariage a été célébré à la mairie de Niederbruck.

Sur la photo, de gauche à droite, Joseph, l’aîné des garçons, Elise, les parents  Bindler (Joseph et Elisa), Maria sur la plus haute marche, Yvonne assise. Une cousine et sa petite fille.
Selon Grand Mamie, Magdalena, la mère d'Elisa (la grand-mère maternelle de Grand Mamie) a élevé 7 enfants. Elle fut veuve à 36 ans. Son mari travaillait alors à l’usine voisine. Magdalena a vécu jusqu’à plus de 80 ans.


Grand-Mamie entre 16 et 18 ans. Elle porte une robe qui vient d’ Amérique. Lors de la guerre de 1870, des Alsaciens étaient en effet partis pour le nouveau continent où leurs qualités professionnelles étaient reconnues. Ils firent souche, certaines familles comptant jusqu’à onze enfants. Cent cinquante ans plus tard les enfants lointainement « alsaciens » comptent près de deux cents descendants. Lorsqu’ils se réunissent en « tribus », chaque « souche » porte un T-shirt de la même couleur. C’est impressionnant. Dans les années 1920, la « famille américaine » envoyait chaque année à Noël les robes des « cousines US », ce qui offrait de belles toilettes aux trois filles Bindler. Grand Mamie porte vraisemblablement sur cette photo un de ces modèles américains. Sa maman , l’arrière-arrière grand mère Elisabeth, couturière de profession, faisait les retouches et adaptations nécessaires. De sorte que « les filles Bindler » étaient les plus élégantes de toute la vallée.




Edouard Bindler, le père de Joseph (le grand père paternel de Grand Mamie) était veuf quand Grand Mamie l’a connu. Il vivait dans la maison derrière la leur, les deux lui appartenaient. Il venait souvent discuter avec sa mère et les enfants.




L’arrière grand-mère Joséphine Bindler devant un sapin de Noël rue de la Sinne à Mulhouse, où devenue veuve, elle passait souvent Noël.

Joseph est décédé le 15 juin 1951 à Sickert, Elisa le 8 mars 1973 à Masevaux. Tous deux sont enterrés au cimetière de Masevaux.






De cette union sont nés six enfants :

 Elisabeth, dite Elise, née en janvier 1913, mariée avec René Husson de Nancy. Lesquels ont eu trois enfants : Arlette, décédée laissant deux enfants, Gilbert, marié à Jacqueline et Danièle,  mariée en seconde noce avec Paul Schutze, décédé en 2009. Trois enfants sont nés d’une première union.

Yvonne, née le 3 novembre 1914, mariée avec Jean Grau lesquels eurent deux enfants : Gérard, époux de Chantal,  deux enfants, et Maryvonne, épouse d’Aimé Brun qui ont deux enfants, Laurent et Jérôme.

Marie-Joséphine, née le 10 mars 1916, mariée avec René Waechter de Mulhouse, lesquels eurent cinq enfants : Auguste, né le 26 janvier 1939, Renée, née le 9 avril 1940, Maria, née en 1942 et décédée la même année ,  France née le 6 février 1943, Philippe, né en 1944 et décédé la même année.
Papi, Mamie, Renée, Auguste et France vers 1955.
Auguste est l’époux de Liliane Barthelmebs et le couple a trois enfants : Anne, Emmanuelle et Marie.  Anne a deux enfants : Julien et Floriane, Emmanuelle a une fille Sarah et Marie une fille Lisa.

Renée a épousé René Michel Steinmetz, trois enfants également : Patrick, Flore et Philippe. Patrick est l’époux de Véronique et ils ont quatre enfants : Marion,  Xavier, Thibaut et Pierre. Flore est l’épouse de Stéphane Coffin, ils ont trois enfants : David, Louis et Alexandre. Philippe a un fils : Côme.

France a épousé  José de Nicola, trois enfants : Lionel, Mathieu et Thomas. Lionel a trois enfants : Lara, Ella et Noa. Mathieu et Catherine ont quatre enfants :Valentin, Jean, Marie et Louis. Thomas et Caroline sont les parents de Jules, Théo et Jeanne.

Joseph, né le 12 mai 1917, époux de Marie-Madeleine, dite Mado Depailler, décédé. Le couple eut trois enfants : Odile, Emmanuel, décédé, et  Catherine . Odile Haller a une fille Stéphanie,  mariée à Johann. Emmanuel, mort très jeune père de Marine et Julie, leur maman s’appelle Nicole. Catherine vit aujourd’hui très souvent aux Etats-Unis en Amérique    où réside Leila, soeur de Benjamin et Jérémie. Leila, professeur à l’ école française de New-York  quatre enfants.

André, François, né le 16 juillet 1922, marié puis divorcé et père de deux filles. Ouvrier textile, André fut aussi agriculteur et artiste catalogué d’ « art brut », avec un musée réunissant une grande partie de ses oeuvres à l’Ecomusée d’Ungersheim.

Julien, né le 11 février 1925, célibataire, décédé le 28 novembre 1944 à Laïdi, en Courlande-Lettonie, sous l’uniforme d’incorporé de force dans l’armée allemande.  Son nom figure sur le monument du souvenir érigé par les puissances combattantes.

03 août 2015

Promenade à travers le village de mon enfance



Sur les chemins crevassés à travers champs de ma jeunesse
Par une journée ensoleillée qu'une légère brise caresse
Vous n'avez pas vieilli, forêts, prés et champs
Mais moi je ne suis plus la petite fille d'antan.

Je t'aime, oh paysage familier
Encore imprégné de mes pas d'enfant
Tu m'as vu gambader, rire, pleurer
Tu m'as ramené l'écho de mes chants.

Dans la rudesse du vent j'ai grandi,
Sur tes verts prés, je me suis roulée.
C'était le printemps de ma vie,
J'ignorais ce que serait l'été
Je riais en pensant à l'automne.
Maintenant, j'appréhende l'hiver.
Maria Waechter

30 juillet 2015


2. Papi et Mamie                                                                                                                                                                                                         
Histoire d'un couple ou l'homme de sa vie

Ce fut, à la mi-temps du XXème siècle, le couple de commerçants le plus connu de Mulhouse et même du Haut-Rhin. Aujourd'hui encore, d'anciens clients, parfois devenus des amis, saluent ou interpellent, en ville, Maria Waechter qu'ils reconnaissent sans peine à son allant.

L'histoire a commencé le 17 février 1938, lorsque Marie-Joséphine Bindler dit oui à René Waechter dans la petite chapelle d'Oderen, toujours debout, au bord de la route.

Sur la photo on reconnait, de gauche à droite, assis : Joseph  Bindler, le père de grand’mamie, la mariée,  et grand’mère Waechter, la mère de grand papi ; au second rang,Paul Waechter, le frère de grand papi et tante Jeanne Gama, la soeur de grand papi ; papi et le Père ayant béni le mariage.
Le soir même, la mariée en robe blanche et l'époux célébraient la noce avec leur personnel. La firme n'était pas encore ce qu'elle devint par la suite -neuf commerces de boucherie-charcuterie, une usine, un hôtel-restaurant-, mais Maria y était bien immergée au côté du cavalier qui tenait les rennes avec autorité.

Maria n'en sut pas moins montrer très tôt ses capacités. A l'épreuve de la guerre tout d'abord où elle fut seule à diriger l'entreprise, son époux étant au front et jusqu'en Dordogne où il fut démobilisé. Il fallut assurer à l'abattoir, dans les affaires, face aux banques et aux fournisseurs. Elle le fit avec talent et conviction. Et ses qualités ne se démentirent pas lorsque son époux fut revenu au bercail , elle resta, contre vents et marées, pendant plus de quarante ans, le mât des établissements Auguste Waechter.

Et cela malgré ses charges de famille: cinq enfants sont nés, dont deux sont décédés très jeunes durant ces années de guerre où les soins aux nourrissons ignoraient les remèdes d'aujourd'hui.

Malgré des divergences -parfois tonitruantes- René savait qu'il pouvait compter sur Maria. Dans le commerce, mais aussi pour les affaires de la Résistance dans lesquelles il s'engagea dès sa démobilisation, devenant l'un des adjoints du commandant Daniel (alias Paul Winter), le chef des FFI du Haut-Rhin. Il aida de nombreux fugitifs et prisonniers pendant la guerre ainsi que des juifs dont il favorisa le passage en zone libre. Et puis, l'autre grande affaire de René, ce fut le lancement de "L'Alsace" le 24 novembre 1944, le premier quotidien de l'Alsace partiellement libérée.

Sans étalage, René fut un homme de coeur soutenant les orphelinats, notamment St Joseph à Mulhouse et celui de Giromagny, finançant la reconstruction des églises après guerre -ils sont tous les deux parrain et marraine des cloches de Bourtzwiller et de l'Oelenberg et mécènes de leur paroisse, St Etienne de Mulhouse, dont ils ont doté les vitraux.

René fut aussi conseiller municipal de Mulhouse, adjoint au maire, président du FCM avant et pendant la guerre, l'un des fondateurs du Mulhouse Olympic Natation (MON), président de la musique et du cercle St Joseph, bref il eut toutes sortes de cordes à son arc sous lequel la famille n'avait qu'à bien se tenir.

Il y eut des ombres et des lumières, mais Maria forte de sa foi, sut toujours garder le cap. Comme elle le fait encore aujourd'hui pour sa grande famille depuis ce mois de décembre 1981 où elle ferma les yeux de l'homme de sa vie.

(Indications biographiques d'après le Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, n° 39).

17 juillet 2015

Une jeunesse pendant la guerre

Quand je me suis mariée, en 1938, il était déjà beaucoup question de guerre. Dans les guerres il y a des ultimatums lesquels se sont imposés à ma vie de jeune mariée.

Au mois d'avril 1940, quinze jours après la naissance de mon deuxième enfant, je suis restée seule à la tête de cinq boucheries. Le personnel était déjà réduit aux plus âgés, trop vieux pour être enrôlés, et aux apprentis trop jeunes encore. Mon mari était parti rejoindre son unité, les chars à Bourges.

Les Allemands devaient bientôt entrer dans Mulhouse, menacée de bombardements.

Sur ordre de mon mari, je devais faire partir en Haute-Saône, mes deux enfants, Auguste et Renée, avec ma belle-mère. Ils devaient s'installer dans une maison à Larivière qui avait été louée pour eux par des amis. Ne voulant pas me séparer de ma fille qui n'avait pas deux mois, mon fils partit seul avec sa grand'mère paternelle. Avec M. Guillaume, officier de police et ami de la famille, et l'un de ses subordonnés, nous avons fait le voyage avec deux camionnettes chargées de meubles et du strict nécessaire pour débuter le séjour.

La route fut très pénible et je me souviens qu'à Lamarché nous avons dû nous coucher dans le fossé, au bord de la route, parce que deux avions s'affrontaient au-dessus de nous. A ce moment j'ai compris ce que pourrait être la guerre qui commençait.

J'ai donc mené les affaires sans beaucoup d'expérience mais avec une volonté farouche de réussir. L'environnement professionnel ne m'était pas forcément acquis, qu'il s'agisse du personnel ancien de la maison ou encore des autres bouchers qui avaient eu la chance de rester sur place. La viande devenait de plus en plus rare et les approvisionnements difficiles. Je partais aux abattoirs très tôt le matin avec un chauffeur ou à vélo. J'assistais à l'abattage du bétail que je pouvais acheter, car il fallait surveiller ce qu'il advenait de l'animal, sinon vous risquiez d'être volé. En particulier en ce qui concerne les abats. Mme Zweickhart, une brave femme qui travaillait aux abattoirs avec ses deux fils m'avait prévenue: "Soyez toujours là au bon moment sinon vos abats disparaissent". Je ramassais donc les foies, rognons, poumons et autres pieds encore chauds pour éviter qu'ils ne disparaissent. Grâce à cette bouchère amie je me sentais épaulée.

Parfois il fallait se débrouiller soi-même pour trouver du bétail, surtout les porcs. Ainsi, il m'arrivait de partir en convoi à 4h du matin jusqu'à Maîche dans le Doubs pour en ramener quelques-uns.

Le courrier qui me venait de mon mari était rare. Il contenait d'ailleurs très souvent beaucoup d'ordres et de consignes pour la conduite des affaires. Lorsque je n'eus plus de nouvelles du tout, cela coïncida avec l'entrée des Allemands à Mulhouse. Nos pauvres soldats qui gardaient le Rhin cantonnés dans le ligne Maginot sont partis en déroute.

Nous les avons vu passer dans nos rues en loques et complètement hagards. En passant devant la boucherie, rue de la Sinne, un homme s'est détaché des rangs. C'était un de nos ouvriers qui nous revenait. Armand fut le premier de retour.

Les Allemands étaient donc en ville, à la mairie et bien sûr aux abattoirs pour leur propre ravitaillement.

Tout se compliquait presqu' aussitôt. Ainsi, il fallait jongler entre quatre sortes d'argent: le français qui avait encore un cours, les bons de la ville, le mark d'occupation et le Deutschmark. Ce n'était pas toujours facile de s'en sortir.

Je souhaitai de toutes mes forces que mon mari revienne. De fausses rumeurs circulaient à son sujet. Tantôt on disait qu'il avait été tué; d'autres fois qu'il était gravement blessé. Fort heureusement il n'en était rien.

Un jour, je ne me souviens pas de la date, un homme est entré dans la boucherie rue de la Sinne. Il me dit: "j'ai vu votre mari à Besançon, il rentrera ce soir". Je me suis aussitôt renseignée sur la circulation des trains. Vers les 20h je m'apprêtais à me rendre à la gare avec Mlle Berthe, une employée qui logeait chez nous pendant l'absence de mon mari. Cela faisait quatre mois déjà.

Au même moment j'entends un camion, qui s'arrête devant la maison. Je regarde par la fenêtre et je vois mon mari en descendre. Il était revenu avec un marchand de porcs de Besançon. Il était là en uniforme français alors que les Allemands avaient déjà pris possession de la ville.

J'ouvris la fenêtre et lui dis de regarder l'établissement bancaire qui fait face à notre maison. Au fronton l'enseigne "Crédit commercial de France" avait cédé la place à l'inscription "Deutsche Reichsbank". Je n'oublierai jamais les larmes de mon mari qui rejoignait notre révolte à nous tous.

Mon mari revenait très marqué par la défaite de l'armée française et la fuite de son unité à travers le Périgord. Une fuite dans le désordre
que les habitants de cette région observaient, dans leur grande majorité, d'un mauvais oeil. Ils leur fermaient la porte au nez, leur refusant même un morceau de pain. La France profonde de cette époque ne connaissait pas l'Alsace et n'était guère favorable à ceux qui s'exprimaient avec un accent.

Dans sa fuite, mon mari fit cependant, à Périgueux, une rencontre salvatrice. Il sonna à une porte au hasard. Un couple de personnes déjà âgées lui ouvrit et je crois qu'en l'occurence son accent alsacien fut propice. Il se trouvait en face d'un homme qui avait combattu en Alsace pendant la première guerre mondiale: M. Antonin Alligier et son épouse Albertine. Ce jour-là une grande amitié est née, scellée même par des liens de famille puisque M. Alligier est devenu le parrain de France. Une amitié ponctuée de visites et séjours alsaciens qui dura trente ans, jusqu'à leur mort.

Mon mari entreprit aussitôt les démarches nécessaires pour obtenir son certificat de démobilisation et un laisser-passer pour l'Alsace. Il attendit plusieurs semaines ces documents.

Pendant ce temps à Mulhouse, la vie s'organisait avec l'occupant. Les rafles de juifs ont commencé. Les israélites les plus aisés avaient pu devancer les arrestations en partant en zone inoccupée. Ceux qui n'avaient pas les moyens de fuir furent pris dans le filet des Allemands. Ils défilaient dans les rues, avec pelles et balais sur l'épaule, pour se rendre au travail qui leur avait été attribué. Lorsque certains avaient disparu des rangs, ils avaient été déportés. Certains ont pu être secourus, aidés, cachés. Mais la pression des Allemands était très forte et menaçante.

Bientôt nous eûmes des timbres pour la viande: 250grs par personne et par semaine. Ce fut un casse-tête supplémentaire. Cependant, dans ce désarroi que chacun ressentait, la vie continuait. Mon mari était revenu et l'un après l'autre nos ouvriers revenaient. Nous étions presqu'au complet, mais nous savions que la guerre ne faisait que commencer. Le couvre-feu fut instauré, l'interdiction de parler le français promulguée, de même que celle de porter le béret pourtant à la mode à l'époque. Aucun attroupement n'était toléré.

La majorité des Allemands sortaient en civil de sorte qu'ils se promenaient incognito dans les rues et les endroits publics. Bientôt ils firent venir leurs femmes et familles et réquisitionnaient des appartements dont les occupants furent évacués ou déportés.

La résistance s'organisait en secret et mon mari y était pleinement engagé. En premier lieu pour l'évasion des prisonniers de guerre. Une filière fut mise en place à Mulhouse. Il fallait des gens de confiance pou héberger les hommes en fuite, les confier à des passeurs, assurer leur ravitaillement. Les passages se faisaient la nuit, mon mari les accompagnait comme d'autres l'ont fait. Souvent, il partait en bicyclette pour la gare de Mulhouse où il prenait un train pour des directions qui m'étaient inconnues et ne rentrait que le lendemain matin. Je sus par la suite qu'il se rendait à Lièpvre où un passeur attendait les prisonniers. Ce passeurfinit par se faire arrêter par les Allemands. Il fut fusillé.

Il y eut aussi les déportations, les camps de travail, l'enrôlement de force des jeunes gens en âge d'accomplir le service militaire. Tous ceux qui étaient revenus lors de la débâcle, repartaient cette fois en uniforme allemand. Parmi nos employés ainsi enrôlés, une dizaine ne sont jamais revenus. Y compris mon plus jeune frère, Julien, qui partie pour la Russie alors que la fin du conflit approchait.

Sur Mulhouse il y eut trois bombardements et nous passions beaucoup de temps à la cave. Nuit et jour il y avait des alertes.

Dans l'immeuble de la Sinne, les FFI avaient pris possession du premier étage ce qui occasionnait un va-et-vient incessant. Ils installèrent carrément leur quartier général pendant toute la durée de la libération de Mulhouse. Un garde armé était en faction en permanence à l'entrée del'immeuble. Mon mari étant l'adjoint du commandant Daniel, président du comité de Libération, recevait militaires et civils engagés. Le commandant Marceau, Paul Dungler et bien d'autres encores rencontraient rue de la Sinne les militaires qui avaient fait leur entrée à Mulhouse. Certains logeaient sur place, beaucoup prenaient leurs repas, le premier étage du 23 rue de la Sinne était devenu un vrai mess militaire.

J'étais souvent seule avec mes enfants. Lorsqu'à l'hiver 1944, la Croix Rouge a fait partir les enfants de Mulhouse en Suisse, j'ai pu emmener les nôtres chez des amis à Chalonvillars, dans le Territoire de Belfort. Là nous avons vécu l'immense joie de voir arriver l'armée française. Un char a stationné dans la cour de la propriété, un soldat noir l'occupait entre autres et le char était baptisé "Blanche Neige".¨Pensant que nous allions être bloqués à Chalonvillars, mon mari nous a fait rentrer au moment même où la bataille de Mulhouse commençait.

La cave, une fois de plus, fut notre abri et salut, mais nous vivions dans l'angoisse. Autour de la ville et dans les environs, l'ennemi tenait fort. Nous étions en janvier et février 1945, il y avait beaucoup de neige et il faisait très froid. Les Allemands s'étaient retirés vers la plaine de Colmar mais très vite ils contre-attaquèrent.

Mulhouse fut définitivement libérée. L'Alsace pansat ses plaies et attendit ses jeunes dont beaucoup ne revinrent jamais.

Dans ce désarroi, les femmes et les enfants des FFI ont été rassemblés et embarqués dans des voitures et camionnettes privées pour fuir dans le Sundgau qui était déjà aux mains de l'armée française. De braves gens nous ont hébergés pour la nuit. Le lendemain, nous partions pour Biederthal où des restaurateurs avaient aménagé leur salle pour nous loger. Avec mes trois enfants qui étaient encore petits, j'ai eu la chance d'être installée dans une chambre à un lit et un poêle ce qui était très important. Au total nous étions une vingtaine de personnes, femmes et enfants. Cette évacuation a duré huit jours au terme desquels nous avons été rapatriés.

Maria

Le temps de la Libération (1945)


- Photo de la Libération : au centre, Auguste, en bas à droite France, Renée (visage masqué)., en costume alsacien, spécialement réalisé pour eux par la couturière « maison », Joséphine  Fluck.
- Visite du général de Gaulle à Mulhouse, après la libération de la ville. Le "commandant Daniel" Paul Winter (à gauche), président du comité de libération (FFI), et Papi, vice-président.
-  Papi, avec le brassard, est décoré de l’ordre de la libération, derrière lui on voit le commandant Daniel. (Visite du General de Gaulle à Mulhouse).
- Mamie, qui s’est beaucoup investie pour la Résistance, pour aux côtés de Paul Winter, alias commandant Daniel - Président du Comité de Libération de Mulhosue et chef des FFI, au repas de la Libération.
- Papi au repas de la Libération.
- Revue des troupes après la Libération.  Papi et le Préfet de Haut-Rhin Fonlupt-Espéraber.
Premier anniversaire de la libération de Mulhouse, aparté entre Papi et le Préfet de Haut-Rhin Fonlupt-Espéraber.
- Lors d'une revue des troupes après la Libération :
- Grand Mamie avec Renée (à gauche) et Auguste (à droite)

Création du journal l'Alsace







Feu vert de la résistance (extrait du journal « L’Alsace »)
Reste une formalité à accomplir. En Alsace on est légaliste, même quand on est dans la clandestinité. Les organisateurs demandent une autorisation de paraître. Ils sollicitent pour cela le comité de libération. C’est d’autant plus aisé que le vice-président de cet organisme, René Waechter a rejoint l’équipe qui pilote le journal avec son ami Henri Wagner. René Waechter devient à cette occasion le principal actionnaire de L’Alsace. La journée du 21 novembre a été bien employée. La suite est affaire de journalistes et de techniciens.





16 juillet 2015

Famille alsacienne






                                      Auguste, Renée et France ont vécu, à leur manière, la Libération de l’Alsace. En costume alsacien, spécialement réalisé pour eux par la couturière « maison », Joséphine  Fluck.







                                                               Naissance d’Auguste au Hasenrain (1939). Ici dans les bras  de tante Jeanne (Gama), la soeur de Grand Papi, maman de Huguette et Maurice Gama.




12 juillet 2015

L’après-guerre



A la Libération, les affaires reprirent mais dans un climat différent. Les commerçants indépendants eurent à faire face à la concurrence des supermarchés.  Papi avait de surcroit ouvert un restaurant place Franklin à Mulhouse. Il était actionnaire majoritaire de « L’Alsace », ce qui lui valut des inimitiés et des jalousies.
                                Autour d’une table familiale vers les années 1970 : Auguste et Liliane en tête de table, sans doute pour un anniversaire de Grand’Papi.
Grand Mamie eut pratiquement toute la charge des commerces de boucherie-charcuterie faisant l’admiration de beaucoup de Mulhousiens. Auguste la secondait  mais l’époque du commerce alimentaire avait « du plomb dans l’aile ». Progressivement, il fallut se rendre à l’évidence et se séparer des différents magasins. Puis le Franklin fut vendu et enfin les parts sociales de « L’Alsace » furent achetées par le Crédit Mutuel.
Dans les années cinquante Grand Papi fut victime d’un sérieux accident de la route. Il fut hospitalisé et bien soigné à la clinique de St Damien à Mulhouse. Des liens d’amitié se tissèrent entre les religieuses, Grand Papi et Grand Mamie qui apportait quotidiennement à son époux hospitalisé des repas qu’elle confectionnait elle-même. Pendant une bonne décennie, tous les 1er mai, Papi et Mamie offraient à chaque soeur un bouquet de muguets. A Noël et Pâques les mêmes recevaient des chocolats. La clinique St Damien comptait bien une quarantaine de soeurs infirmières ou soignantes à l’époqiue
La générosité du couple ne s’arrêta pas là. Papi et Mamie ont offert  aux orphelins de Mulhouse, des jouets, des friandises et des charcuteries à Noël et    Pâques.
 Plusieurs églises de Mulhouse et des environs ont bénéficié de la générosité du couple qui a aussi parrainé les cloches de l’Oelenberg ainsi qu’un vitrail de l’église St Etienne de Mulhouse.
Par ailleurs lorsque les Banatais , population de l’Est de l’Europe, arrivèrent en Alsace, un peu comme les migrants d’aujourd’hui, Papi et Mamie ont accueilli deux  familles avec enfants qu’ils hébergèrent. Tous étaient logés et nourris. Même attitude quelques années plus tard  lorsqu’il s’est agi d’accueillir des populations venues d’Afrique. Certains de ces migrants s’en souviennent encore aujourd’hui.
Grand Papi mourut le 3 décembre 1981, à 74 ans. Il y avait foule à son enterrement : des corps constitués, mais aussi beaucoup d’anonymes qui se souvenaient de sa générosité, du temps de sa richesse et de sa splendeur.



Grand Mamie continua d’habiter pendant plusieurs années encore dans l’immeuble  familial de la rue de la Sinne. Puis l’immeuble fut vendu, comme fut vendu l’hôtel restaurant Franklin sur la place du même nom à  Mulhouse. Les acquéreurs le transformèrent en supermarché.

L’époque était devenue très tumultueuse. Problèmes économiques et problèmes de santé eurent raison  du courage et de la réussite de notre couple pendant cinquante ans. C’est ainsi que progressivement le livre d’images fortes, altruistes, se referma sur l’évolution du temps et les difficultés de la vie.

Depuis elle vit dans un appartement du centre ville, toujours vaillante au point d’être indépendante. C’est elle qui cuisine ses repas au quotidien, qui joue au scrabble, à la belote et d’autres jeux. Elle lit énormément,  « L’Alsace » certes mais aussi beaucoup de livres, notamment d’histoire que lui apportent ses petits- enfants : neuf petits-enfants et vingt-deux arrière petits enfants.
A l’extérieur, beaucoup de Mulhousiens, souvent plus jeunes, la reconnaissent et elle est ravie de ces contacts.
Et puis, elle donne l’exemple d’une croyante fervente, déplorant la baisse de la fréquentation et des connaissances religieuses. Elle garde son courage et sa joie de vivre, toujours prête à les faire partager aux autres.


17 juin 2015



3. Mamie


         The Grand-Mamie South African Story                                                                                                                                                              
          L’histoire d’amour entre Grand-Mamie et l’Afrique du Sud débute en 1996 à l’occasion du                 mariage de Lionel et de Julie. Ce fut un bref séjour mais bien rempli. Le lendemain du                       mariage, nous célébrions son quatre vingtième anniversaire dans une grande ferme vinicole.


Trois ans plus tard, c’est son second voyage. Elle fit la connaissance d’Ella et de Noah, la rencontre inopinée de l’Archevêque de Cape Town, Desmond Tutu, et la rencontre de nos amis fermiers du Western Cape. En plus des visites touristiques, elle se défoula au golf et au casino ou elle fut assez chanceuse.
En 2003, elle entreprit son troisième voyage, seule, et nous fit la joie de passer Noel et Nouvel An avec sa famille Sud-Africaine. Citons entre autres un merveilleux pique-nique pour le réveillon au pied de Table Mountain pour le grand concert de plein air de fin d’année, l’opéra, la fameuse comédie musical ”Fame”. Son amour pour l’Afrique du Sud et son peuple est toujours intact.
Bon anniversaire chère Nana !
C'est avec grande admiration et amitié que je vous souhaite un jour de grande joie avec toute la famille qui vous aiment et avec toutes les autres-comme moi-qui pense à vous aujourd'hui.
On a de beauxsouvenirs ?Vous avez bien de la chance être née dans un pays ou l'on parle le français. Pourquoi ? Je pense que c'est énormement discret qu'on donne l'âge 80 comme quatre fois vingt, ça donne l'air de jeunesse, gaité.
En plus, avec gentillesse, on ajoute dix pour célébrer le 90 !
Ca vous va bien,chère Nana.
C'est tout a fait correct quand on pense à vous, on dit : quatre-vingt-dix-. Eternellement jeune et tellement gracieuse.
Je vous embrasse bien fort et j'espère vous voir bientôt àl'Afrique du Sud. Avec amitié.
Marina.
A quand le quatrième voyage?


France, José, Lionel et sa famille


Afrique

L’Afrique, ce pays merveilleux, m’a ouvert les bras.
L’immensité d’un paysage aux multiples facettes, remplit mon cœur de joie.
J’ai vu un peuple dans la pauvreté, heureux de vous saluer.
J’ai vu cette terre aride, brûlée par le soleil.
J’ai vu les troupeaux de bétail broutant sur les prés sans herbe.J’ai vu une horde d’antilopes se sauvant à notre approche,
Un chacal dévorer un agnelet sans défense.
J’ai marché dans un bout de désert et j’en garde le souvenir.J’ai vu également le printemps se réveiller.Des milliers de fleurs se lever en une nuit : merveille de la nature !
J’ai vu les femmes noires amenées par camion se ruer dans les vignes au moment des vendanges,
Heureuses de gagner quelques sous pour nourrir leurs enfants.
J’aime ce peuple et son pays.
J’ai vu les deux mers qui se rencontrent sans fin.
La blanche, la pure, la fière Indienne venir au rendez-vous pour une légère embrassade avec le bleu Océan
Tels deux amants qui se touchent puis se séparent pour mieux se retrouver.
J’ai vu, j’ai aimé.Mes amis Africains, je ne les oublierai jamais.

Grand-Mamie 2006.

16 juin 2015

Grand Mamie, Lionel, France et Joseph
Thomas de Nicola en soldat lors de sa période militaire.  
Thomas et Caroline reçoivent chez eux Grand’ Mamie, Auguste et Liliane.
Grand Mamie avec Pierre, Xavier et Thibaut Steinmetz

 Ella et Noah assis sur une table à Darling
 avec leur grand mamie lors de son deuxième voyage en Afrique du Sud.
Grand Mamie avec Auguste et Michel


Dans les Vosges, Michel, Grand Mamie, Fatima et Renée.

Philippe monte avec sa grand’mamie
les marches de l’hôtel de ville du 6ème arrondissement
  de Paris où sera célébré civilement
son mariage (éphémère) avec Fatima. 

31 mai 2015

Liste des enfants, petits-enfants et arrière petit-enfants

Enfants Petits-enfants Arrière petits-enfants

AUGUSTE
- ANNE
JULIEN
FLORIANE
- EMMANUELLE
SARAH
- MARIE
LISA


RENEE
- PATRICK
MARION
XAVIER
THIBAUT
PIERRE

- FLORE
DAVID
LOUIS
ALEXANDRE

- PHILIPPE
CÔME


FRANCE
- LIONEL
ELLA
LARA
NOA

- MATHIEU
VALENTIN
JEAN
MARIE
LOUIS

- THOMAS
JULES
THEO
JEANNE

29 mai 2015


4. Aubades des petits Enfants


Poèmes d'arrières petits enfants : 

A grand-mamie

Dans tes yeux encore et toujours
Je vois briller le feu et l’amour
Le feu pour te réchauffer
L’amour à partager

Tu es unique pour moi
Je pense à toi
Pour ton anniversaire
J’aurai voulu t’acheter
De jolies pensées

Mais je n’avais plus de pièces pour le faire
Alors dans ce poème
Toutes les fleurs
Des champs et des fermes
Te souhaitent l’anniversaire le plus fleuri
De toute ta vie.

Jean le 10/ 03/ 09



Elle

Ma Grand-Mamie.
Est de taille moyenne, mais pas très petite.
Elle a des cheveux blancs, mi-longs, qu’elle passe son temps à remettre en place, comme si on la regardait.
On voit dans son regard profond les 93 ans vécus sur cette terre et tout le bonheur d’être encore vivante.
Son visage n’est même pas trop ridé par rapport à sa longue vie, aux travaux des champs, aux deux guerres auxquelles elle a survécu…
Ses bras sont courts mais encore assez vifs pour nous préparer des gaufres ou une citronnade,
Mais ses mains sont assez usées de par son métier de bouchère.
Elle est encore autonome, arrive encore à faire ses courses toute seule…, malgré son âge avancé ce qui prouve bien une hygiène de vie irréprochable et des jambes en pleine forme.


Et des comme ça il n’y en a plus 36, je dois faire des envieux.
Je l’admire et l’adore ma Grand-Mamie.



Valentin - mars 2009.

25 mai 2015

Prendr' Grand Mamie par la main,
Et lui chanter des refrains
Qui lui rappellent sa jeuness' et sa vie
Etre pour elle un ami
Prendr" Grand Mamie par l'amour
Pour embellir ses vieux jours
L'aider à supporter le poids des ans
Prendr' Grand Mamie en l'aimant.

Prendr' Grand Mamie par la main
Et consoler ses chagrins
Lui donner l'amour dont elle a besoin
Etre pour elle un soutien
Prendr' Grand Mamie telle qu'elle est
L'entourer avec respect
L'aider à supporter le poids des ans
Prendr' Grand Mamie en l'aimant.

Produit par Auguste et chanté par tous sur l'air de la chanson d'Yves Duteil "Prendre un enfant par la main".



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L'hommage de Marion :


Grand Mamie,
Ce coup-ci , c'est " les arrières" qui te parlent. Il y a presque 17 ans, tu as ajouté à ta casquette de mère et de grand-mère, ta casquette d'arrière-grand-mère.
Eh oui 22! Cela fait beaucoup! Pardon? Oh non vous n'avez pas compris...ce ne sont pas les flics qui arrivent...non non...c'est le nombre des arrières-petits-enfants qu'a Grand Mamie.
9 familles qui viennent te voir pendant les week-ends et les vacances. Qui jouent et discutent avec toi, te récitent leurs poésies pendant que tu regardes les photos de vacances...
Mais ce ne sont là que des apparences. Si on vient voir Grand Mamie ce n'est pas pour jouer ou sortir avec elle. Non! Non! Détrompez-vous, nous venons manger des gaufres, pillé le tiroir à bonbons et boire un excellent jus de citron.
Et quand Grand Mamie vient nous voir c'est avec le gâteau préféré de la famille et plein de meringues et de petits biscuits...

Grand Mamie, Mamie Grand, Mamie Waechter, quelle que soit la langue, la région, le mois, la saison, qu'il neige, qu'il pleuve, qu'il y ait un super soleil...! TU ES LA pour nous et nous t'en remercions avec tous nos bisous.
LES 22.


Ce qui donne en anglais:


Dear Grand Mamie,

Now it's the great grand children speech. 17 years ago, you add to your mother and to your grand mother caps, the cap of great grand mother.
Yes 22! Many people! Sorry? Oh no don't missunderstand! It's not the cops coming. It's the number of great grand children you have.
9 families coming to see you on week-ends and holidays. 9 families playing and chatting with you, and recite you their poems while you are discovering the holidays pictures.
But it's juste the apparences. If we come to see Grand Mamie, it's not only for playing or going out with her. No! Dont you believe it! We come for eating waffles, plunder the sweeties, drinking a delicious lemon-squash.
When Grand Mamie comes to see us, she comes always with the favorite cake of the family and home made biscuits.
Grand Mamie, Mamie Grand, Mamie Waechter, whatever is the language, the country, the month, the season, whatever it is snowing, raining or shining... YOU ARE HERE for us. And we thank you for that. Love.
THE 22.


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Nous gardons de notre enfance des souvenirs de sorties le mercredi en montagne et au cinéma avec les classiques et attendrissants Walt Disney, des cours de natation au M.O.N, des promenades dans le Buechwald, et de voyage en Autriche avec pour épicer notre périple une grosse panne de voiture à Zurich.
Plus récemment, se sont tes arrières petits enfants qui déjà grands, pour la plupart profitent de tes leçons de ski-bop, de jeux de cartes et de scrabble et bien sûr de succulents goûters.
Quand tu te retrouves à Heimsbrunn, au jardin, tu te rappelles ton enfance avec le potager familial, les rudes travaux à la ferme, les courses et les jeux dans les prés, la pêche dans les ruisseaux, les recettes et les mets que préparait ta maman : tous les souvenirs d’enfant que tu nous dévoile parcimonieusement lors des fêtes de famille.
Le bon air, l’ambiance et les légumes frais et bio de la campagne y seraient-ils pour quelque chose ?...
Tes petits et arrières petits enfants Waechter
Anne, Emmanuelle, Marie, Julien, Floriane ; Sara, Lisa.


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Eh bien une vie bien remplie!!!!!!! Qu'elle continue à être aussi belle qu'elle la été depuis le début.....!!!! Enjoy your life...

Marion


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Nous, on vient de Champagne. Ce n'est pas tout près de Mulhouse, alors quand nous voyons grand-mamie, nous sommes très très heureux.

Maman elle, elle connaît grand-mamie depuis toujours.

Grand-mamie est une cuisinière hors pair, mais elle croit toujours que ses plats sont ratés.
Maman s'est donc régalée pendant des dizaines d'années de repas et de mets trop salés ou brûlés.

Pour mon papa, Stéphane, on passe du registre solide à celui du liquide. Grand-mamie est une grande guérisseuse. Quand mon papa tousse, elle lui fait brûler un sucre imbibé de « SCHNAPS » (Eau de vie). Aussitôt mon papa va mieux. Décidemment chez nous autres Champenois, on ne parle que d'alimentation, car pour mon frère Chère grand-mamie et chers parents, Louis, ici présent, les gaufres de grand-mamie ont dépassé la réputation régionale.

Il n'est pas non plus passé inaperçu pour Louis, que son unique grand-mamie est née il y a très longtemps. Louis a donc ainsi pu récolter des informations sur le passé et sur l'histoire.

Alexandre, mon 2ème petit frère aime beaucoup son arrière grand-mère, mais ne s'est pas prononcé sur des qualificatifs ou détails particuliers la concernant.

Quant à moi, chère grand-mamie, je suis l'aîné des enfants d'une de tes petites-filles. A ce titre, je suis le porte-parole de toute ma famille, basée à Reims en Champagne.Elle t'envoie toutes ces félicitations pour être en si bonne forme à 90 ans! et ne demande qu'à suivre ton exemple.

Maintenant, je vais laisser la place à un autre lecteur à l'instar de mes cousins et autres parents, nous te souhaitons un très très heureux anniversaire.


Lecture par David


De gauche à droite :
Second rang : Véroniquen Davidn Marion, Louis, Michel, Stéphane
Premier rang : Alexandre, Renée, Côme, Thibault, Grand Mamie, Pierre, Flore