30 juillet 2015


2. Papi et Mamie                                                                                                                                                                                                         
Histoire d'un couple ou l'homme de sa vie

Ce fut, à la mi-temps du XXème siècle, le couple de commerçants le plus connu de Mulhouse et même du Haut-Rhin. Aujourd'hui encore, d'anciens clients, parfois devenus des amis, saluent ou interpellent, en ville, Maria Waechter qu'ils reconnaissent sans peine à son allant.

L'histoire a commencé le 17 février 1938, lorsque Marie-Joséphine Bindler dit oui à René Waechter dans la petite chapelle d'Oderen, toujours debout, au bord de la route.

Sur la photo on reconnait, de gauche à droite, assis : Joseph  Bindler, le père de grand’mamie, la mariée,  et grand’mère Waechter, la mère de grand papi ; au second rang,Paul Waechter, le frère de grand papi et tante Jeanne Gama, la soeur de grand papi ; papi et le Père ayant béni le mariage.
Le soir même, la mariée en robe blanche et l'époux célébraient la noce avec leur personnel. La firme n'était pas encore ce qu'elle devint par la suite -neuf commerces de boucherie-charcuterie, une usine, un hôtel-restaurant-, mais Maria y était bien immergée au côté du cavalier qui tenait les rennes avec autorité.

Maria n'en sut pas moins montrer très tôt ses capacités. A l'épreuve de la guerre tout d'abord où elle fut seule à diriger l'entreprise, son époux étant au front et jusqu'en Dordogne où il fut démobilisé. Il fallut assurer à l'abattoir, dans les affaires, face aux banques et aux fournisseurs. Elle le fit avec talent et conviction. Et ses qualités ne se démentirent pas lorsque son époux fut revenu au bercail , elle resta, contre vents et marées, pendant plus de quarante ans, le mât des établissements Auguste Waechter.

Et cela malgré ses charges de famille: cinq enfants sont nés, dont deux sont décédés très jeunes durant ces années de guerre où les soins aux nourrissons ignoraient les remèdes d'aujourd'hui.

Malgré des divergences -parfois tonitruantes- René savait qu'il pouvait compter sur Maria. Dans le commerce, mais aussi pour les affaires de la Résistance dans lesquelles il s'engagea dès sa démobilisation, devenant l'un des adjoints du commandant Daniel (alias Paul Winter), le chef des FFI du Haut-Rhin. Il aida de nombreux fugitifs et prisonniers pendant la guerre ainsi que des juifs dont il favorisa le passage en zone libre. Et puis, l'autre grande affaire de René, ce fut le lancement de "L'Alsace" le 24 novembre 1944, le premier quotidien de l'Alsace partiellement libérée.

Sans étalage, René fut un homme de coeur soutenant les orphelinats, notamment St Joseph à Mulhouse et celui de Giromagny, finançant la reconstruction des églises après guerre -ils sont tous les deux parrain et marraine des cloches de Bourtzwiller et de l'Oelenberg et mécènes de leur paroisse, St Etienne de Mulhouse, dont ils ont doté les vitraux.

René fut aussi conseiller municipal de Mulhouse, adjoint au maire, président du FCM avant et pendant la guerre, l'un des fondateurs du Mulhouse Olympic Natation (MON), président de la musique et du cercle St Joseph, bref il eut toutes sortes de cordes à son arc sous lequel la famille n'avait qu'à bien se tenir.

Il y eut des ombres et des lumières, mais Maria forte de sa foi, sut toujours garder le cap. Comme elle le fait encore aujourd'hui pour sa grande famille depuis ce mois de décembre 1981 où elle ferma les yeux de l'homme de sa vie.

(Indications biographiques d'après le Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, n° 39).

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Eh bien une vie bien remplie!!!!!!!
Quelle continue à être aussi belle qu'elle la été depuis le début.....!!!!
Enjoy your life...
You Know Who

4:34 PM  
Anonymous Anonyme said...

Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

9:19 PM  

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